
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de notre collègue et ami Yannick Giraud-Héraud survenu le 13 juin 2025.
Yannick a commencé son parcours scientifique à l’Université d’Orsay, où il a soutenu en 1980 une thèse de 3e cycle consacrée à l’analyse des collisions proton-proton aux ISR du CERN, alors qu'il était doctorant au laboratoire de Physique Corpusculaire du Collège de France dirigé par Marcel Froissart.
Il a ensuite rejoint le CNRS comme physicien expérimentateur. Il participa alors à l'expérience UA1 au CERN, qui a conduit à la découverte des bosons W et Z, découverte récompensée par le prix Nobel de physique en 1984.
Yannick a ensuite pris un virage thématique radical. Après avoir soutenu sa thèse d’État en 1988, il a passé deux ans au Center for Particle Astrophysics de l’université de Berkeley, se tournant vers la cosmologie observationnelle, un domaine alors en pleine effervescence. À Berkeley, il a participé au développement d’expériences de recherche sur la matière noire, en acquérant ainsi des compétences qu’il a ensuite mises au service de projets en France : l’expérience AGAPE, dédiée à la détection de matière noire via le microlentillage gravitationnel sur des étoiles de la galaxie d’Andromède, puis Archeops, ballon stratosphérique précurseur des grands relevés du fond diffus cosmologique, projet que Yannick a présenté au conseil scientifique de l'IN2P3 fin 1998. Ainsi, dès le milieu des années 1990, Yannick a joué un rôle structurant dans le développement de la cosmologie en France.
A partir de 1999, il s'est dépensé sans compter pour la création du laboratoire APC, dont il est l’un des pères fondateurs. A la naissance d'APC en janvier 2005, il a naturellement pris la tête du groupe Cosmologie et Gravitation. Il a largement contribué à positionner l’APC comme un acteur de premier plan, notamment à travers son engagement dans la mission spatiale Planck de l’ESA, qu’il a coordonnée pour l’IN2P3. Nous lui devons enfin l'entrée dans la collaboration Euclid du laboratoire, qu'il a positionné sur l’analyse conjointe des données d’Euclid et de Rubin. Cet héritage se concrétise aujourd’hui, alors que ces deux observatoires sont ou s’apprêtent à entrer en phase d’exploitation.
Il a assumé de nombreuses responsabilités, jouant un rôle central dans le développement du laboratoire et de son environnement. Il a été membre de multiples conseils scientifiques, directeur adjoint de l’UFR de Physique de Paris 7, président du Conseil Scientifique de l'UFR, chargé de mission à l'IN2P3, premier co-directeur de l'Ecole Doctorale STEP'UP.
Yannick a entretenu un lien professionnel et personnel très étroit avec le Vietnam. Il a mis en place et dirigé le master Space au département Espace et Aéronautique de l’Université des Sciences et Technologies de Hanoï formant de nombreux étudiants vietnamiens aux thématiques du spatial. En parallèle de ses activités scientifiques et d'enseignement, Yannick a également soutenu de nombreuses années les activités du Village SOS de Dalat, qui prenait en charge l'accueil des nombreux orphelins et enfants abandonnés du Vietnam. Il était ainsi le parrain d'un orphelin dont il a suivi et financé l'éducation.
Yannick a toujours incarné un esprit collectif et a contribué à faire émerger une nouvelle génération de chercheuses et chercheurs. Dans toutes ces actions, Yannick était un phare de chaleur humaine, de générosité, de soutien et d’amitié. Sa porte était toujours ouverte pour discuter de science, de culture, ou d’autres sujets – et pour partager des figues séchées qu’il avait en permanence sur son bureau. Il n’hésitait pas à passer dans les bureaux "pour nous embêter", autrement dit pour passer du temps avec nous. On sentait sa présence lorsqu’il était au laboratoire — et son absence tout autant.
Nous partagions avec lui l’amour de la science, de la musique — en particulier l’opéra, dont il était féru —, des livres et de l’art. Il nous estimait en tant que personnes et savait nous donner la force et le courage de défendre nos valeurs, scientifiques autant qu’humaines, face aux difficultés que nous rencontrions.
Nous saluons la mémoire d’un scientifique inspirant et d’un homme de culture, engagé dans la transmission des savoirs. À sa famille, à ses proches, nous adressons nos pensées les plus sincères.
Ceux qui le désirent, peuvent laisser un message de sympathie, un souvenir ou une pensée en suivant ce lien.
Ses collègues du laboratoire AstroParticule et Cosmologie Hommages/Tributes
Yannick a commencé son parcours scientifique à l’Université d’Orsay, où il a soutenu en 1980 une thèse de 3e cycle consacrée à l’analyse des collisions proton-proton aux ISR du CERN, alors qu'il était doctorant au laboratoire de Physique Corpusculaire du Collège de France dirigé par Marcel Froissart.
Il a ensuite rejoint le CNRS comme physicien expérimentateur. Il participa alors à l'expérience UA1 au CERN, qui a conduit à la découverte des bosons W et Z, découverte récompensée par le prix Nobel de physique en 1984.
Yannick a ensuite pris un virage thématique radical. Après avoir soutenu sa thèse d’État en 1988, il a passé deux ans au Center for Particle Astrophysics de l’université de Berkeley, se tournant vers la cosmologie observationnelle, un domaine alors en pleine effervescence. À Berkeley, il a participé au développement d’expériences de recherche sur la matière noire, en acquérant ainsi des compétences qu’il a ensuite mises au service de projets en France : l’expérience AGAPE, dédiée à la détection de matière noire via le microlentillage gravitationnel sur des étoiles de la galaxie d’Andromède, puis Archeops, ballon stratosphérique précurseur des grands relevés du fond diffus cosmologique, projet que Yannick a présenté au conseil scientifique de l'IN2P3 fin 1998. Ainsi, dès le milieu des années 1990, Yannick a joué un rôle structurant dans le développement de la cosmologie en France.
A partir de 1999, il s'est dépensé sans compter pour la création du laboratoire APC, dont il est l’un des pères fondateurs. A la naissance d'APC en janvier 2005, il a naturellement pris la tête du groupe Cosmologie et Gravitation. Il a largement contribué à positionner l’APC comme un acteur de premier plan, notamment à travers son engagement dans la mission spatiale Planck de l’ESA, qu’il a coordonnée pour l’IN2P3. Nous lui devons enfin l'entrée dans la collaboration Euclid du laboratoire, qu'il a positionné sur l’analyse conjointe des données d’Euclid et de Rubin. Cet héritage se concrétise aujourd’hui, alors que ces deux observatoires sont ou s’apprêtent à entrer en phase d’exploitation.
Il a assumé de nombreuses responsabilités, jouant un rôle central dans le développement du laboratoire et de son environnement. Il a été membre de multiples conseils scientifiques, directeur adjoint de l’UFR de Physique de Paris 7, président du Conseil Scientifique de l'UFR, chargé de mission à l'IN2P3, premier co-directeur de l'Ecole Doctorale STEP'UP.
Yannick a entretenu un lien professionnel et personnel très étroit avec le Vietnam. Il a mis en place et dirigé le master Space au département Espace et Aéronautique de l’Université des Sciences et Technologies de Hanoï formant de nombreux étudiants vietnamiens aux thématiques du spatial. En parallèle de ses activités scientifiques et d'enseignement, Yannick a également soutenu de nombreuses années les activités du Village SOS de Dalat, qui prenait en charge l'accueil des nombreux orphelins et enfants abandonnés du Vietnam. Il était ainsi le parrain d'un orphelin dont il a suivi et financé l'éducation.
Yannick a toujours incarné un esprit collectif et a contribué à faire émerger une nouvelle génération de chercheuses et chercheurs. Dans toutes ces actions, Yannick était un phare de chaleur humaine, de générosité, de soutien et d’amitié. Sa porte était toujours ouverte pour discuter de science, de culture, ou d’autres sujets – et pour partager des figues séchées qu’il avait en permanence sur son bureau. Il n’hésitait pas à passer dans les bureaux "pour nous embêter", autrement dit pour passer du temps avec nous. On sentait sa présence lorsqu’il était au laboratoire — et son absence tout autant.
Nous partagions avec lui l’amour de la science, de la musique — en particulier l’opéra, dont il était féru —, des livres et de l’art. Il nous estimait en tant que personnes et savait nous donner la force et le courage de défendre nos valeurs, scientifiques autant qu’humaines, face aux difficultés que nous rencontrions.
Nous saluons la mémoire d’un scientifique inspirant et d’un homme de culture, engagé dans la transmission des savoirs. À sa famille, à ses proches, nous adressons nos pensées les plus sincères.
Ceux qui le désirent, peuvent laisser un message de sympathie, un souvenir ou une pensée en suivant ce lien.
Ses collègues du laboratoire AstroParticule et Cosmologie Hommages/Tributes

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